Nous ne sommes faits que de rencontres, belles ou mauvaises, et chacune d’entre elles nous en apprend un peu plus sur qui nous sommes. Dans son livre « La rencontre, une philosophie, » Charles Pépin nous explique le caractère essentiel de la rencontre dans notre existence.

Sortir de chez soi afin de se rendre disponible à la rencontre, c’est ce que nous préconise Charles Pépin. Pourquoi ? Car, selon le philosophe, sans les autres, nous pouvons certes être quelque chose, mais pas vraiment devenir.

« Rencontrer quelqu’un, c’est être bousculé, troublé. Quelque chose se produit, que nous n’avons pas choisi, qui nous prend par surprise : c’est le choc de la rencontre« , nous explique Charles Pépin avant de renchérir: « Le mot « rencontre » vient du vieux français « encontre » qui exprime « le fait de heurter quelqu’un sur son chemin ». Il renvoie donc à un choc avec l’altérité : deux êtres entrent en contact, se heurtent, et voient leurs trajectoires modifiées. »

Pour Charles Pépin: « nous sommes dépendants des autres. La rencontre n’est pas un agrément, une alternative accessoire, elle nous est essentielle, elle modèle notre personnalité ; elle est au cœur de l’aventure de notre existence. La rencontre nous révèle à nous-mêmes et nous ouvre au monde. C’est là sa force et son mystère: j’ai besoin de l’autre, de rencontrer l’autre pour me rencontrer. Il me faut rencontrer ce qui n’est pas moi pour devenir moi. »

Attention: « Ce qu’il faut, c’est que cette dépendance” (la rencontre) “ne soit pas pathologique, qu’elle ne soit pas toxique, qu’elle soit bien vécue, qu’elle soit le lieu où s’invente la vraie liberté, au fond. D’ailleurs, on est libre ensemble, on n’est pas libre tout seul. »

La rencontre nous nourrit, bouscule notre vision et compréhension du Monde (et parfois même notre conception de la vie). Sans rencontre, nous nous étiolons. Nous fanons. Nous devenons l’ombre de nous-mêmes. Nous restons ancrés dans nos certitudes, nos routines, nos schémas de pensées. S’ouvrir aux autres, être disponible à la rencontre, se laisser troubler et bousculer par cet inconnu et apprécier les fruits de ces échanges pour grandir, se découvrir, s’épanouir. Qu’en pensez-vous ?

Données techniques: « La Rencontre une philosophie« , Charles Pépin, 14 janvier 2021, Editions Allary