Pouvons-nous effectuer deux choses à la fois ? Pas vraiment. A l’exception de tâches automatiques et souvent inconscientes, comme digérer ou respirer, nous ne pouvons pas nous concentrer pleinement sur deux activités en même temps. 

Comment fonctionne concrètement, dans notre cerveau le multitasking ?

Si vous faites deux choses simultanément, votre cerveau zoome et dézoome, jongle, passe d’une tâche à une autre, glisse d’une activité à une autre sans être capable de complètement canaliser son esprit sur chacune d’elle.

C’est pour cela que le « multitasking » est souvent rebaptisé le « switchtasking », c’est-à-dire jongler d’une tâche à l’autre.

Nous pouvons donc être multitâche, mais avec une attention divisée ou diluée – et avec une efficacité réduite. Faire deux choses à la fois c’est souvent:

  • soit n’en faire aucune correctement,
  • soit en privilégier l’une par rapport à l’autre.

Même si nous ne sommes jamais à l’abri d’un double succès !

Multitasking: une perte de temps ?

Sachez-le: anticiper une tâche à venir perturbe la performance de celle qui en cours de réalisation. Passer d’une tâche à une autre à un coût, qui est temporel: à chaque transition d’activité nous perdons du temps.

« Les chercheurs estiment qu’un employé est dérangé toutes les onze minutes, et perd presque un tiers de sa journée à se remettre de ces distractions. » Aussi, « le coût, en terme de temps supplémentaire imposé par l’alternance des tâches, dépend de la complexité ou de la simplicité des tâches. Cela peut aller d’une augmentation de 25 % ou moins pour une tâche simple, à plus de 100% pour une tâche très compliquée. » (Gary Keller et Jay Papasan, ouvrage « The one thing »)

Ce va et vient dans l’exécution de tâches différentes nous dissipe. Et cette distraction nous fait perdre du temps: le multitâche prolonge la durée d’accomplissement de nos labeurs.

Plus précisément, c’est dans le processus de changement d’activité que le multitâche nous fait perdre du temps. En effet, notre cerveau a besoin de temps pour quitter une tâche et s’adapter à la nouvelle (« Multitasking: Switching costs. Switching » costs cut efficiency, raise risk, par Joshua Rubenstein, Jeffrey Evans et David Meyer, 2001). Ce phénomène, qui se nomme le « switching », peut prendre entre quelques dixièmes et plusieurs secondes.

Et si nous prenions le temps de faire une chose à la fois ?