En famille, avec des amis dans un bar, autour de la machine à café à votre boulot, avez-vous vécu ce moment où vous aimeriez rejoindre une conversation, mais le cercle reste fermé ? Aucune place ne semble disponible, aucun regard engageant qui vous invite à y entrer. Il est très difficile d’éprouver une forme de sécurité psychologique lorsqu’on est physiquement exclu d’une conversation, et c’est exactement ce que provoquent ces cercles fermés.Pourtant, il suffit d’un petit rien pour rendre votre cercle de parole plus inclusif. Et ce petit rien ne nomme: The Pac-Man Rule

Comment aider une personne à se sentir à l’aise et légitime lorsqu’elle entame une conversation avec de nouvelles personnes ? Comment prévenir le sentiment ou le biais d’exclusion ?

En psychologie, le biais d’exclusion se manifeste par cette petite voix intérieure qui nous pousse à penser et à ruminer des phrases telles que : « Je ne fais pas partie de ce groupe » ou « Je n’ai pas ma place dans ce clan autoproclamé ». Nous ressentons alors que nous ne sommes pas les bienvenus, que nous sommes invisibles ou insignifiants. Dans ces conditions, comment s’investir, partager nos points de vue, nos idées, ou collaborer efficacement ? En outre, le biais d’exclusion touche à un besoin humain fondamental : le sentiment d’appartenance, cette impression de faire partie intégrante d’un collectif.

Sur son blog, le conférencier Eric Holscher explique comment offrir aux participants une permission explicite pour intégrer des groupes et se sentir légitimes à les rejoindre: « dans les événements que j’organise, je m’efforce de résoudre le problème en donnant une permission explicite aux participants de rejoindre de nouveaux groupes. Lors de l’introduction de l’événement, j’explique aux participants que leur mission est de rencontrer des gens et de se faire des amis. Ils doivent s’intégrer à des groupes, surmonter ce silence gênant qui peut survenir lorsqu’ils le font, et passer un bon moment avec de nouvelles personnes. Cela résout un aspect du problème : permettre à une personne de se sentir à l’aise et légitime en engageant la conversation avec de nouvelles personnes. Mais il y a un second aspect, celui du groupe que cette personne rejoint, et c’est là qu’intervient la règle de Pac-Man. »

La règle de Pac-Man est simple : Quand vous êtes en groupe, laissez toujours de la place pour qu’une personne puisse vous rejoindre. En d’autres termes, tenez-vous en formant un cercle ouvert, comme Pac-Man.

Quand nous faisons cela, physiquement, nous envoyons une autorisation et un message fort qui, implicitement, dit : « Prends ton courage à deux mains, et viens nous rejoindre, tu es le bienvenu ». Un autre point important : le nouveau groupe formé devra ensuite se réajuster pour laisser de nouveau de la place pour une autre personne.

Comment fonctionne la règle Pac-Man ?

• Laisser une ouverture : Lorsqu’un groupe se forme pour discuter, il ne doit jamais constituer un cercle fermé. Il doit toujours y avoir une « ouverture » dans la disposition des participants, comme la bouche de Pac-Man.
• Encourager l’inclusion : Cette ouverture visuelle invite inconsciemment les personnes qui ne sont pas encore intégrées au groupe à se sentir les bienvenues et à rejoindre la conversation.
• Renforcer la dynamique du groupe : Cette règle réduit le risque que des individus se sentent exclus ou marginalisés, et elle encourage une culture d’accueil et d’écoute dans les interactions.

Où l’appliquer ? Partout…

• En entreprise : Lors de réunions informelles, ateliers, pauses café, ou brainstorming.
• En milieu éducatif : Pour encourager les élèves ou étudiants à interagir avec leurs pairs.
• Dans la vie sociale : Lors de soirées ou événements pour éviter les cliques fermées.

Alors, prêt(e) à jouer à Pac-Man dans la vraie vie ?

Source: The Pac-Man Rule at Conferences, Eric Holscher