Du métro-boulot-dodo au boulot-dodo: du droit ou du besoin à la déconnexion et au (re)tissage de liens ?
“C’en est trop. Ce midi, mon sandwich mangé sur le pouce, avait encore le goût de mes e-mails et de mon groupe whatsapp professionnel.” Souvent, les pauses n’ont plus cette saveur de l’insouciance, de la déconnexion, des rires et des blagues de “comptoir” à la machine à café et des cancans si salvateurs. Alors, et si on se déconnectait (au moins un peu) ?
Travail sur place et à distance – télétravail – nous sommes quasi tous outillés pour être connectés 24 heures sur 24. Les notifications ne cessent de fleurir sur les smartphones et les bruits de ces nouveaux messages nous distraient, nous interrompent dans notre labeur. Ce qui est problématique pour notre activité professionnelle car le multitasking, ça n’existe pas vraiment (et ça nous épuise de le faire, et aussi de penser le contraire).
En réalité, notre cerveau zoome et dézoome, jongle, passe d’une tâche à une autre, glisse d’une activité à une autre sans être capable de complètement canaliser son esprit sur chacune d’elle. C’est pour cela que le « multitasking » est souvent rebaptisé le « switchtasking », c’est-à-dire jongler d’une tâche à l’autre. En d’autres termes, nous pouvons être multitâche, mais avec une attention divisée/diluée – et avec une efficacité réduite. Faire deux choses à la fois c’est souvent: soit n’en faire aucune correctement, soit en privilégier l’une par rapport à l’autre. Cela nous coûte aussi beaucoup d’énergie…
📧 Échanges technologiques: avez-vous des collègues que vous n’avez jamais vu ?
Combien d’e-mails recevez-vous par jour ? A se demander si tous les courriels ont une raison d’être envoyés. Pour un rien certains adressent des salves d’emails, avec des tas d’autres personne en copie. Quand, parfois, il suffit de se rendre au bureau de quelqu’un et lui poser, de manière informelle, une question, en face à face.
Combien de coup de téléphone recevez-vous par jour ? Combien de notifications Whatsapp occupent le fond d’écran de votre smartphone ?, etc.
🔌 Déconnexion technologique: on débranche la prise ? Au moins un peu…
La déconnexion: est-ce un droit ou un besoin ?
Le décloisonnement, vie personnelle et professionnelle, est-ce un droit ou un besoin ?
La triade métro-boulot-dodo des années 60 devient, pour certains, la dyade boulot-dodo. Le travail n’a souvent plus d’ancrage spatial, plus d’espace physique dédié. Ce qui est pratique: nul besoin de subir les affres des transports en commun ou des embouteillages pour se rendre d’un point A, notre domicile, à un point B, notre lieu de travail. Cependant, est-ce motivant et nourrissant ?
Le travail devient alors plus solitaire et moins de liens se tissent entre les collaborateurs. Et se profile, sans doute, des pertes de sens, des burn-out bore-out ou brown-out, et autres risques psychosociaux…
Enfin, une réflexion: d’un point de vue général, et si nous nous étions incapables de gérer la technologie qui se renouvelle trop vite pour nous. Pour bien la maîtriser, en comprendre toutes les subtilités comme les impacts sur notre vie en société, un temps d’adaptation et d’introspection est nécessaire.
Alors: on débranche un peu, et on rebranche en conscience ? Qu’en pensez-vous ?