Et si ma décision n’était pas vraiment la mienne ? Notre prise de décision est soumise à de nombreux biais et heuristiques, c’est-à-dire des raccourcis qui nous permettent, au quotidien, de trouver rapidement une solution à un problème complexe. C’est parfois bien, et souvent pernicieux. Car ce raccourci est une forme de paresse intellectuelle. Notre cerveau aime économiser son énergie et aller vite: la flemme de réfléchir, la flemme de trouver une info…Et donc, et si je me fiais à ce que font et disent mes amis, à certaines de mes croyances, à mes émotions. Petits morceaux choisis sur un article sur l’hygiène de la décision avec Olivier Sibony, professeur de stratégie à HEC et spécialiste de l’art de la décision

« Nous sommes dans un monde où l’on valorise l’apparence de l’assurance, et où l’on se méfie spontanément des gens qui expriment des doutes. » Comme le souligne Olivier Sibony au magazine Madame Figaro, il y a cette tendance actuelle (et passée?) à préférer et à accorder notre confiance à ceux qui savent plutôt qu’à ceux qui questionnent.

Ceux qui savent – ou du moins le font croire – dégagent une aura qui sécurise. Ils semblent plus compétents que ceux qui doute. Pourtant, « les gens capables d’avoir des doutes et de changer d’avis ont plus souvent raison que ceux qui ne doutent pas ou le prétendent. » Non attachés à leurs croyances et non amoureux de leurs idées, les gens qui doute sont plus aptes à recevoir d’autres sons de cloche et à adapter, au plus juste, leur pensé et leur choix.

✔️ Un biais qui corrompt notre décision: le biais de confirmation

« Prenons les débats télévisés entre les représentants des forces en lice : les partisans de chaque camp trouvent toujours leur candidat bien meilleur. Ceux qui regardent cherchent la confirmation de leur opinion, ignorant les arguments qui pourraient les faire douter. C’est pourtant à cela que sert un débat, en théorie ! Dans un monde idéal, on débattrait pour faire avancer la discussion. Un débat me semble réussi lorsqu’il m’a fait changer d’avis. Sinon, je n’ai rien appris. »

Et de rajouter: « La stratification sociale, la ségrégation géographique et les réseaux sociaux, parmi d’autres filtres, nous enferment dans des bulles. Nous n’avons plus conscience de la diversité des opinions, du nombre de gens en désaccord avec nous. Mais plus nous les perdons de vue, plus nous risquons de les diaboliser et de les accuser des pires intentions. »

👨‍👨‍👧‍👧 Un biais qui corrompt notre décision: le biais de groupe

« Nous structurons notre vision du monde en fonction de clans qui se confrontent. Plus on dramatise l’enjeu de cette confrontation, plus on force chacun à se positionner comme faisant partie du bon camp. Cela accentue une polarisation. » Se rattacher coûte que coûte à un camp…

Il est bien difficile de ne pas être influencé dans sa prise de décision: entre nos biais, nos heuristiques, le storytelling des leaders d’opinion – cet art de raconter une histoire…Prenez du recul, doutez, écoutez attentivement, pensez dans la nuance et prenez votre décision en âme et conscience. Un choix qui reflète qui vous êtes, ce que vous pensez, vous, réellement. Facile à dire, c’est vrai 😉

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