Ouvrez grand vos esgourdes et écoutez, vraiment. Nous avons des oreilles, certes, mais combien de fois les utilisons-nous sans en avoir conscience ? Tous les jours, des sons, des bruits, des voix, des mots défilent dans nos tympans et s’engouffrent dans notre cerveau, sans que nous prêtions réellement attention. Entendre est un réflexe, écouter est une posture, une disponibilité consciente envers l’autre. C’est être là, pleinement là. Une présence sans jugement, sans interprétation, sans a priori ni bavardage intérieur. Juste écouter. Alors, prêt à plonger dans cet espace de lien qu’est l’écoute ?

N’avez-vous jamais décroché pendant une discussion avec un(e) ami(e), conjoint(e), collègue, patron ? En plein échange, n’avez-vous jamais été distrait par vos pensées ?

Et pourtant, dans le tumulte permanent de nos vies – au cœur de lieux de travail saturés de bruit, dans nos foyers rythmés par la course contre la montre, les sonneries d’école et les horaires de transports en commun, ou encore dans des institutions déshumanisées par des procédures impersonnelles – ne pas écouter, ne pas être pleinement présent, c’est contribuer au désordre ou au chaos relationnel. Ne pas écouter, c’est nourrir les malentendus, les tensions et les incompréhensions. C’est laisser s’installer des frustrations muettes, des colères contenues, des conflits à peine visibles mais bien réels.

Au fond, de quoi parlons-nous ? C’est quoi écouter et c’est quoi entendre ?

Écouter versus entendre : la différence

Entendre, c’est un acte passif, physiologique. Nos oreilles captent des sons et notre cerveau les enregistre. C’est ce que nous faisons tous les jours : nous entendons des bruits, des paroles, des musiques, nous percevons des mots. Mais cela ne veut pas dire que nous les intégrons, que nous les digérons et que ces “brouhaha du quotidien” atteignent véritablement notre conscience. Nous les excluons et nous devenons sourd à la cacophonie ambiante.

Écouter, ce n’est pas se taire en attendant son tour de parler, c’est se rendre présent. C’est un acte volontaire, une posture intérieure, un engagement de présence. C’est se rendre disponible, ici et maintenant, pour accueillir pleinement l’autre. Sans interrompre, sans préparer sa réponse, sans juger. Nous cherchons à comprendre le sens profond du message, à saisir l’émotion qui s’y cache, à décoder le non-dit. L’écoute mobilise non seulement notre ouïe, mais aussi notre intelligence émotionnelle, notre empathie et notre compassion.

Écouter, c’est se rendre disponible à l’univers de l’autre, sans chercher à le corriger ni à le juger.

L’écoute véritable : une présence totale

Écouter vraiment, c’est être pleinement présent à l’autre, à notre interlocuteur. C’est lui dire, sans mots et dans notre attitude : « Tu es important. Ce que tu dis mérite d’être entendu. Ce que tu dis compte. Je suis là, sincèrement. »

Concrètement, cette écoute authentique, active ou présente, invite à :

  • Mettre de côté nos distractions, physiques comme mentales
  • Suspendre temporairement notre jugement
  • Résister à l’envie de préparer notre réponse pendant que l’autre parle
  • Porter attention au langage corporel, au ton de la voix
  • Poser des questions qui approfondissent la compréhension
  • Reformuler afin de s’assurer que nous avons bien compris l’essentiel du message de l’autre, sans interpréter ni déformer

Écouter, ce n’est pas attendre son tour pour parler

L’écoute en milieu professionnel : une compétence stratégique – moins de conflits et plus de compréhension

Dans le monde du travail, l’écoute pleine et entière n’est pas un confort, mais une compétence essentielle. Une équipe où l’écoute est valorisée devient naturellement plus collaborative et plus créative. Les malentendus s’estompent, la cohésion se renforce. Un team leader qui écoute vraiment, qui capte les signaux faibles ; c’est un team leader qui instaure un climat de confiance, qui désamorce les conflits, qui semble comprendre ce qui se joue, ici et maintenant.

Ainsi, au boulot, l’écoute permet de :

  • Détecter précocement les problèmes et tensions avant qu’ils ne s’aggravent
  • Comprendre les besoins réels des collaborateurs et usagers
  • Favoriser l’innovation en valorisant chaque contribution
  • Construire une culture de confiance et de respect mutuel

Pourquoi ? Car quand nous nous sentons écouté, nous nous sentons en sécurité, nous nous ouvrons, nous n’avons plus besoin de crier pour exister.

Et si nous réapprenions à écouter ?

Écouter, ce n’est pas toujours facile et ça s’apprend. C’est une compétence que nous pouvons développer. Cela demande de ralentir, de se taire vraiment, de mettre son ego en veilleuse, de renoncer à vouloir répondre trop vite ou à convaincre, à reformuler afin de bien comprendre ce que souhaite partager l’autre, c’est aussi écouter ce qui ne se dit pas. C’est un entrainement au quotidien qui se heurte souvent à nos vieilles habitudes: le fait d’entendre, simplement et passivement, et être ailleurs que dans l’ici et le maintenant.

L’écoute pleine et entière crée un espace de sécurité relationnelle où l’on peut déposer ses émotions, ses idées, ses doutes. Un espace de lien.

Et si vous commenciez à écouter dès aujourd’hui ?

Lors de votre prochaine conversation avec vos enfants, votre conjoint, vos collègues, etc. posez-vous cette question : Est-ce que je suis sincèrement et véritablement en train d’écouter ou simplement d’entendre ? Suis-je dans la relation ?
Et rappelez-vous qu’écouter réellement, c’est l’un des plus beaux cadeaux que vous puissiez faire.

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