Découvrir la beauté dans l’imperfection et manifester dans cette imperfection une force. Le Kintsugi est l’art japonais de réparer des poteries. Parsemée de cicatrices, la poterie raconte alors son histoire et nous enseigne qu’une « catastrophe » n’est pas une fin en soi, mais le début d’une autre histoire, le premier jour du reste d’une (autre ?) vie. Le Kintsugi ou la valeur de la fêlure, de la brisure, de la cicatrice ; une métaphore de la résilience ?

« C’est par la plaie que pénètre en nous la lumière, » Rumi

Art de réparer les poteries et les céramiques à l’aide d’une laque dorée, l’origine de la méthode Kintsugi remonte au XV ième siècle lorsque le shogun Ashikaga Yoshimasa renvoya en Chine : « un bol de thé chinois endommagé pour le faire réparer. Le bol étant revenu réparé avec de vilaines agrafes métalliques, les artisans japonais auraient cherché un moyen de réparation plus esthétique« .

« Plutôt que de se lamenter et de jeter la pièce, on obtient un objet que l’on chérit encore davantage. Sa fêlure devient sa force et sa beauté (…) Plutôt que de masquer nos cicatrices, le Kintsugi nous invite à les célébrer et à observer la manière dont elles nous définissent, “ Erin Niimi Longhusrt, auteure du livre « L’art de vivre à la japonaise »

Innervées de disparates sillons couleur or, les porcelaines ou céramiques réparées deviennent différentes, et plus “vivantes”. Chaque fêlure racontant son histoire. Chaque fissure narrant un récit de vie. Chaque ride nous enseignant qu’un “accident” n’est pas une fois en soi, mais le début d’une histoire, le premier jour du reste d’une autre vie (la même, mais différente).

Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité, Jung

« Ne vous reposez pas sur vos acquis. Réparez plutôt que de jeter. Célébrez vos défauts et vos imperfections, » explique Erin Niimi Longhusrt avant de rajouter: « En accueillant à bras ouverts l’imperfection et ce qui peut sembler insignifiant, vous apprendrez la valeur et l’intérêt de ce qui vous entoure. » Accueillir ses cicatrices, intégrer ses failles, embrasser l’être parfaitement imparfait que nous sommes et prendre soin de soi, qu’en pensez-vous ?

« La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents, » (…) « Personne ne prétend que la résilience est une recette de bonheur. C’est une stratégie de lutte contre le malheur qui permet d’arracher du plaisir à vivre, malgré le murmure des fantômes au fond de sa mémoire, » Boris Cyrulnik

Sources:

  • « L’art de vivre à la japonaise, » Erin Niimi Longhusrt, HaperCollins, 288 pages, mai 2018
  • Kintsugi, Wikipedia