Il n’y pas erreur, que du feedback. C‘est vrai, mais une nuance est à apporter. L’échec utile est aussi celui que nous ne commettons plus. Si l’erreur est humaine, la récidive est diabolique. Ne pas cacher la bévue sous le tapis: oui. Répéter cette même bévue: non…

Il y a un siècle le psychologue Edward Thorndike a mis en lumière: « la loi de l’effet dont l’énoncé est clair: tout comportement qui produit un effet positif ou agréable voit sa probabilité de se reproduire augmenter. C’est la base du conditionnement opérant étudié par Skinner. Qu’est-ce que cela signifie pour le sujet qui nous occupe ? Eh bien, glorifier les erreurs c’est donc les encourager, » nous explique Yves-Alexandre Thalmann, professeur de psychologie avant de rajouter pour la magazine cerveau et psycho: “L’erreur et l’échec doivent causer un désagrément afin qu’ils soient évités à l’avenir. »

Toutefois, ne nous égarons pas: apprendre de nos erreurs nous permet de nous améliorer. « Les échecs ont bien une vertu pédagogique. » Et à Yves-Alexandre de renchérir: « Les recherches d’Amy Edmondson, professeure à la Harvard Business School, montrent que si l’on ne réprimande pas les employés qui ont commis des bourdes, on crée un environnement où la sécurité psychologique sera de mise. » En d’autres termes, un climat où règne la confiance.

Pour responsabiliser et stimuler les employés, les entreprises doivent créer une culture de la confiance, Simon Sinek, l’auteur de « Leaders eat last », en est aussi persuadé. « Si vous avez le bon environnement, chacun de nous a la capacité de faire des choses remarquables, et surtout, les autres aussi ont cette capacité, » et de renchérir: « Quand nous nous sentons en sécurité à l’intérieur de l’organisation, nous combinons naturellement nos talents et nos points forts et travaillons inlassablement pour faire face aux dangers extérieurs, et saisir les opportunités. »

En confiance et n’ayant donc aucune crainte d’être l’objet de critique pour leurs bévues ou leurs maladresses, les collaborateurs d’une entreprise seront plus enclins à les partager avec leurs collègues. Un retour d’expérience qui profitera à tous afin de ne plus commettre la même faute. En résumé, rappelez-vous la sagesse de cet adage: « Errare humanum est, sed perseverare diabolicum » – l’erreur est humaine, mais persévérer dans son erreur est diabolique.

Sources,

  • Apprenons-nous vraiment de nos erreurs ? Yves-Alexandre Thalmann, Cerveau et psycho n°166, Comment gérer sa colère, juin 2024
  • Why good leaders make you feel safe, Simon Sinek, Ted Talks